19 septembre 2009

Osh : les étudiants recherchent-ils les connaissances ou bien l’argent?


15.09.2009
Janarbek Akaev

La majorité des étudiants inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur de la ville de Osh, de front avec leurs études s’efforce de gagner l’argent nécessaire au maintien de leurs conditions de vie.
Au cours de ces dernières années, les étudiants plutôt que de se concentrer sur l’essentiel, acquérir des connaissances solides ou bien étudier à un bon prix, préfèrent de loin se faire employer à toutes sortes de postes pendant la période scolaire elle-même. Nazgül, étudiante en 3e année dans l’un des établissements supérieurs de Osh, travaille depuis déjà deux ans comme serveuse dans un café de la ville. Elle ne reçoit de ses parents que le minimum nécessaire à son alimentation, et pourvoient elle-même à ses dépenses quotidiennes.
- « Les cours durent jusqu’à midi, et l’après midi je travaille jusqu’à 19 heures le soir. Après la fatigue du travail, les cours je les prépare un peu le soir. Il y a beaucoup de revers à travailler pendant ses études, c’est dur pour nous, au café les clients viennent nombreux la nuit, on est obligé de laissé tomber un cours pour se rendre au travail. La moitié des étudiants dans notre groupe travaille. Ceux qui travaillent de nuit ont bien du mal à venir aux cours dans la matinée. »
Cependant Nazgül, en raison de son travail, ne peut pas non plus aller sur internet ou en bibliothèque. Enfin au moment des sessions d’examens d’hiver et d’été, faute de temps de préparation elle obtient des professeurs qu’ils lui mettent une note contre une partie de son salaire :
- « Quand je lui dis que je ne suis pas prête à cause du travail, la prof me dit alors de lui donner de l’argent. Grâce à l’argent j’arrive à passer les examens, mais je regrette de ne pouvoir allez en cours et d’avoir des insuffisances dans l’apprentissage des langues. »
A Osh des étudiants qui comme Nazgül plutôt que d’étudier se retrouvent forcés de travailler se comptent par centaine. Les médecins expliquent que le fait pour de jeunes étudiants de se lancer dans la vie active en même temps que de suivre des études, est cause d’effets indésirables pour leur santé et leur réussite scolaire. Akchach Joldocheva nous expliquent quels peuvent être ces effets :
- « Bien sûr, il y a des aspects négatifs. Parce que la condition psychologique et physiologique de la personne porte une influence directe sur sa santé. Par exemple, les étudiants qui sont de tempérament plutôt colérique s’efforcent toujours de réussir. Alors que ceux qui sont de type flegmatique ou mélancolique se découragent vite, et n’atteignent pas les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Ils ont des difficultés et finissent par échouer à leurs cours. »
Samat, qui en plus de ses études travaille dans une agence de publicité, fait parti de ces étudiants qui considèrent le travail plus important que les études :
- « Il reste difficile de trouver une place avec ce qu’on nous enseigne. Au regard de nos conditions de vie il est préférable de travailler, je pense. Avec le travail on n’a pas notre compte avec les études, avec le sommeil, mais les finances c’est obligé. »
D’après Samat, la majorité de ses amis considèrent leur travail comme prioritaire sur leurs études. Par exemple, dans leur groupe la moitié d’une classe de vingt étudiants travaillent en ville, et dans chaque classe on peut trouver de deux à trois étudiants, qui travaillent en Russie. Cependant, les analystes sont d’avis que ces derniers temps, la croyance chez la majorité des étudiants qu’il est possible d’obtenir un diplôme que l’on vienne ou pas en cours s’est fortement généralisée.

Radio Azattyk «Ош: Студентке билим керекпи же акчабы?» (traduction du Kirghiz)

Les observateurs estiment nécessaire de réformer le droit pénal kazakhstanais pour répondre aux exigences internationales

07.05.2009
Manchük Assautaï

Le problème de la simplification de la procédure d’instruction pénale est devenu objet de l’attention de nombreux analystes, et certains juristes sont d’avis que des restrictions supplémentaires aux droits de la défense pourraient être à craindre.
Plusieurs modifications et corrections du code de procédure pénale kazakh sont envisagées, qui concernent l’allègement de l’instruction. La direction prise est celle de l’ouverture plus rapide des cas de délits, une solution largement préconisée à ce jour.
Selon les explications du ministère des affaires intérieures, le texte en préparation donnerait la possibilité de traduire en justice dans un délai de 10 jours les délits de moyenne importance, et de rendre plus rapidement les décisions de justice. Cependant des juristes indépendants sont d’avis que ce document limite la liberté constitutionnelle des individus incriminés dans de tels délits.
Les observateurs expliquent que la réforme est rendue nécessaire depuis que le Kazakhstan, dans la perspective de son accession en 2010 à la présidence de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe(OSCE), a apposé sa signature et ratifié certains protocoles internationaux et en est donc tenu de mettre en conformité un certain nombre de textes de loi nationale avec les standards internationaux. La réforme des textes de droit pénal est en tout premier lieu concernée.
Dans cette perspective, depuis la fin de 2008 un projet de loi portant sur plusieurs transformations et corrections du code de procédure pénale est en observation, ce texte irait notamment en faveur d’allègements de la procédure d’instruction.
D’après les explications des spécialistes l’objectif principal de ce projet est la simplification de l’instruction pénale. D’après Aleksander Savankov, vice ministre de l’intérieur, l’aspect le plus relevant de ce texte tient à la volonté de raccourcir la durée s’écoulant entre la commission des faits délictueux et la décision de justice.
D’après ses propres mots, les allègements de procédure dont il serait question concerneraient les actes de nature délictuelle, qui sont de nos jours de plus en plus fréquents.
- « Par exemple, admettons qu’il y ait un vol à la tire, que le coupable soit arrêter en flagrant délit, et que des témoins se présentent directement. Si l’inculpé se reconnaît coupable, quel besoin y a-t-il alors de mettre en route la procédure d’instruction applicable au pénale ? » Explique-t-il.
D’après ce que nous en dit le vice ministre, c’est exactement dans des cas de cette espèce qu’il est possible de renvoyer l’affaire devant la justice dans un délai de 10 jours. Cependant, certains juristes sont d’avis pour dire que ce texte constitue une limitation des droits constitutionnels des citoyens.
Par exemple, d’après Anuar Tügel membre de l’ordre des avocats plutôt que les droits et la liberté des citoyens, ce sont les intérêts du ministère de l’intérieur qui prévalent dans ce texte.
- « Dans ce projet de loi, il semble que les auteurs aient oublié les droits de la défense au pénal. De manière générale toute tentative visant à l’allègement ou à la simplification de la procédure porte tord à l’obligation de garantir la liberté des citoyens. Parce qu’au procès pénal, c’est des droits et de la liberté humaine qu’il s’agit. Le citoyen doit pouvoir lors de la procédure prendre connaissance des accusations contre sa propre personne, et faire valoir son opinion ou bien son désaccord à ce sujet. En fait si une telle procédure n’a pas lieu, c’est automatiquement l’ensemble des droits de nos citoyens que l’on piétine. C’est pourquoi à mon avis, ce texte entre en violation des droits de la défense au procès pénal, » explique Anuar Tügel.
Pour Igor Rogov président du conseil constitutionnel, il est encore trop tôt pour dire si ce texte va à l’encontre les droits constitutionnels des citoyens.
En effet, ce projet de loi n’en est encore qu’à l’état de brouillon. C'est-à-dire que loin de ne viser qu’à l’allègement de questions tenant à la tenue de l’instruction pénale, ce texte a le mérite d’embrasser des dispositions portant allègement de l’ensemble des aspects du procès pénal.
- « Ce projet de loi encore en étude ainsi que d’autres textes semblables doivent s’accompagner d’une bonne compréhension conceptuelle du problème. Il ne faut pas se limiter au seul problème de la simplification de l’instruction, et garder à l’esprit les droits constitutionnels de la défense. » Dit-il.

Radio Azattyk «Бақылаушылар Қазақстанның қылмыстық заңнамасын халықаралық талапқа сай реформалау қажеттігін айтады» (traduction du Kazakh)

18 septembre 2009

Osh, corruption dans les jardins d’enfant


Sans pot de vin, les portes des jardins d’enfant restent fermées pour les plus petits

16.09.2009

Janarbek Akaev

Dans la ville d’Osh deux employés d’un jardin d’enfant sont en état d’arrestation et une instruction pour délit est ouverte à leur encontre pour avoir exigé de la part des parents de l’argent au moment de l’accueil des enfants dans l’établissement.
Le service de presse de la police financière de la région a tout d’abords révélé les faits. Les organismes non gouvernementaux de protection de l’enfance de la ville d’Osh ont dernièrement également fait savoir que placer leurs enfants en jardin d’enfant était devenu une véritable source d’inquiétude pour les parents. Les parents de leur côté ne cachent pas que pour obtenir le placement de leurs enfants dans l’institution incriminée, ils avaient du payer ce service aux employés en espèce ou sous forme de dons de valeurs.
Dans la ville d’Osh où vivrait aujourd’hui environ un demi-million de personnes, il n’y a en tout et pour tout que 28 jardins d’enfant. C’est probablement pour cette raison que les parents se plaignent de ce que placer son enfant en jardin d’enfant soit devenu une énorme source de problèmes. « Si seulement vous refusez de vous adresser directement au personnel et de payer en espèce ou bien d’acheter tel ou tel appareil, les portes du jardin d’enfant se ferment alors pour votre enfant », expliquent les parents.
Sapargul Jalieva a été elle-même forcée de payer un pot de vin pour faire entrer ses enfants au jardin d’enfant. D’après elle, chaque établissement a ses propres prix pour accepter les enfants. Combien faut-il payer, ou bien quel appareil est-il nécessaire de donner les employés des jardins d’enfant le disent ouvertement aux parents, raconte Sapargul :
- « Si vous allez sur place, vous pouvez être certain qu’on vous répondra qu’il n’y a pas de places disponibles. Mais il reste toujours possible de faire garder votre enfant contre de l’argent. Même s’il y a effectivement de la place disponible le fait de demander des faveurs aux parents est devenu une habitude. J’ai placé mes deux enfants en jardin d’enfant, pour le premier j’ai offert un grand bocal de marinades, pour le second il m’a fallu payer 2000 soms. Chaque endroit a ses propres prix. Les responsables vous le disent sans détour ou bien vous payer, ou bien il faut leur offrir quelque chose de valeur. »
Quant aux employés des jardins d’enfant, ils expliquent que 28 institutions pour la seule ville de Osh est décidemment vraiment peu. Pour cette raison, ils se retrouvent forcés d’accepter beaucoup plus d’enfants que le nombre initialement défini. Cependant, ces employés se dédouanent au moyen de divers prétextes de l’accusation de corruption, qu’ils jugent infondée :
- « Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que de telles pratiques ont lieu. Si cela a pu être vrai pour financer des réparations, ce n’est désormais plus le cas. Les jardins d’enfant sont également sous pression. Par exemple, alors qu’il faudrait avoir 20 enfants dans chaque groupe, nous en avons de trente à cinquante et même jusqu’à soixante.
Le fond caritatif « Blagodat » de protection des droits de l’enfance de la ville de Osh, s’est longtemps agité pour dénoncer la situation selon laquelle ces dernières années la pratique de toucher des pots de vin lors de l’accueil en école ou jardin d’enfant prospère également dans les cliniques pour les naissances.
Le juriste de ce fond, Ravchan Najibaev raconte l’inaction des organes chargés de la lutte contre les faits de non-respect des droits ou de corruption devenus pratique courante dans la région.
- « Les forces de l’ordre devraient lancer une enquête couvrant des cliniques jusqu’aux jardins d’enfant et aux écoles. La majorité des parents viennent se plaindre à nous de la corruption. Je ne peux pas dire qu’il n’y est pas d’école qui se mêlent de corruption. Mais ce qui se cache derrière tout cela est très alarmant, la corruption prospère, est-il normal que les parents aient à se décarcasser pour trouver deux ou trois milles soms pour le jardin d’enfant ? Dans de telles conditions les enfants pourraient aussi bien cesser d’aller à l’école.»
D’après ce que nous en apprend Najibaev, la corruption qui devient au Kirghizstan à un spectacle quotidien, a rapidement pris racine dans les écoles secondaires et les jardins d’enfant. D’après les experts, il n’est aujourd’hui pas possible au Kirghizstan d’avoir accès à une éducation sans corruption depuis la naissance, en passant par les jardins d’enfant, les écoles secondaires et les établissements d’enseignement supérieur jusqu’à l’âge adulte. Cependant les autorités Kirghiz expliquent être entrées dans une lutte ininterrompue et effective contre la corruption.

Radio Azattyk «Ош: Бала-бакчадагы коррупция…» (traduction du Kirghiz)

Les prix de la nouvelle rentrée des classes au Kirghizstan


29.08.2009

Yrysbaï Abdyraïmov, Zamira Kojobaeva

Aujourd’hui dans le cadre de notre rubrique «le bazar et les hommes» nous aborderons le sujet des prix des uniformes pour les élèves, ainsi que ceux du matériel scolaire.
Voilà, ainsi que les vacances d’été se terminent, et une nouvelle année scolaire commence. C’est pour les parents le début d’une période où il leur faudra acheter pour leurs enfants de nouveaux vêtements et tout le matériel scolaire incluant jusqu’aux manuels scolaires, car ceux-ci dans quelques jours franchiront à nouveau le seuil de leur école.
La majorité des parents, très pris par les préparatifs de cette rentré, occupés à faire le tour des bazars et autres boutiques, nous ont confié que cette année les prix ovaient considérablement augmenté. Et maintenant, de leur côté les commerçants tirent prétexte pour cela de la hausse continue des cours du dollar américain. D’après Maral, que nous avons rencontrée sur le bazar « Dordoï » à Bishkek, où elle vend au détail jupes noires et kaftans blancs que portent les petites filles à l’école, les uniformes ont beau être cousu sur place au Kirghizstan dans des ateliers de couture locaux, les tissus bruts que l’on utilise sont importés de l’étranger. C’est la raison pour laquelle, de toute les façons la hausse du cour du dollar ne peut rester sans influence sur les prix.
Pour tout dire le cours du dollar, l’année dernière, était inférieur de 10 soms à ce qu’il est actuellement. En effet, au 23 août de l’année passée la banque nationale affichait dans ses indicateurs un taux de change de 1 dollar pour 34,75 soms, quand les taux actuels sont de 1 dollar pour 44 soms.
Pour ne pas trop nous éloigner du thème de discussion et en revenir aux préparatifs de la rentrée, aujourd’hui les prix au bazar d’une chemise blanche que portent les élèves, filles comme garçons, commencent à partir de 250 soms. Jupes et pantalons se vendent également au même prix. Evidemment, les prix fluctuent aussi beaucoup en fonction de la qualité des produits. Les chaussures et vêtements de sport que portent les élèves aux cours d’éducation physique se trouvent à des prix dépassant 500 soms. Pour aller à l’école, il faut également se procurer hormis uniformes et vêtements de sport tout le matériel scolaire de l’élève. A ce propos, un simple cahier de 12 pages peut s’acheter à partir de 3 soms. Les prix des cahiers varient encore en fonction de la qualité du papier, de la région d’importation qu’il s’agisse de la Russie ou bien d’autres pays étrangers. Les stylos s’achètent à partir de 3 soms, les boîtes de 6 crayons à dessin à partir de 12 soms, et les albums à partir de 15 soms. Si l’on devait ajouter aux cahiers et livres le prix des papiers de couleur, des boîtes de peinture, et autres objets nous n’en finirions plus. A notre époque, le nombre de livres de cours disponibles est bien souvent insuffisant dans les écoles, et il faut aux parents se les procurer sur le bazar. Le prix des livres d’école d’occasion sur le bazar est supérieur à 250 soms, et dépasse 500 soms pour de nouveaux livres.

  • LES PRIX A JALAL-ABAD
Dans l’oblast de Jalal-Abad le coût total des préparatifs de la rentrée afin d’habiller un écolier de la tête aux pieds, et de lui acheter livres et cahiers tiennent dans une fourchette entre 2500 et 5000 soms. Les parents qui ont répondus à nos questions, expliquent que cette somme ne comprend néanmoins pas les coûts concernant l’achat des vêtements de sport, sous-vêtements, chapeaux et livres.
Les parents de la petite Aziza ont acheté à Bishkek hormis son uniforme l’ensemble des vêtements dont son petit frère a besoin pour entrer en 3e classe à Aksy.
- « Parce qu’en comparaison avec ce qui se fait dans notre région, il y a sur les bazars de la capitale une plus grande capacité de choix quant à la qualité des vêtements. De même les prix à Bishkek sont également inférieurs à ceux pratiqués sur le bazar de Jalal-Abad. Il n’est pas évident pour les habitants des villages d’avoir à dépenser une trop grande somme d’argent pour les vêtements de leurs enfants. »
D’après les dires de Chyrmash Dooronov, à la tête des services d’éducation de la ville de Jalal-Abad, il n’y a pas de problème dans les écoles de la ville quant au remplissage des effectifs enseignants. Aussi s’agissant des écoles où l’enseignement est dispensé en langue kirghize, les livres sont dans plus de 90% des cas fournis par l’établissement.
- « En fait les problèmes tiennent principalement au manque de manuels scolaires dans les écoles russes et ouzbèkes. Bien qu’il y ait eu plusieurs millions de soms investis pour le tirage des nouveaux manuels adaptés aux programmes scolaires, en pratique on s’aperçoit que les besoins réels sont de 3 à 4 fois supérieurs à cela. Les manuels sont en principe donnés gratuitement aux élèves, mais les manuels manquant ce sont les parents qui les achètent sur le bazar. On ne peut pas imposer à tous les élèves le port de l’uniforme. La tenue vestimentaire dépend de ce que veulent porter garçons et filles, - explique Chyrmash Dooronov. »
Elmira Mavlyanova habitante de la ville a un fils qui va à l’école. Elle lui a acheté les vêtements nécessaires. Les manuels sont fournis par l’école, les enfants doivent pour cela payer une redevance de 40 soms.

  • L’UNIFORME SCOLAIRE UNIQUE RENDU OBLIGATOIRE ?
Depuis l’année dernière le ministère de l’éducation poursuit ses efforts en faveur du port d’un uniforme scolaire unique pour toutes les écoles générales. C’est ainsi conformément aux indications du ministère, que l’année dernière l’uniforme unique a été rendu obligatoire pour les classes de première année. Cette année, certaines écoles sont parvenus a implanté le port de l’uniforme unique pour les étudiants de 5e, 6e, 7e, 8e et 9e classes. Cependant ces écoles restent en petit nombre. En général, bien que le port de l’uniforme unique soit un choix visant à atténuer les différences d’ordre social entre étudiants, et à influencer de manière positive sur le moral des élèves et les conditions d’enseignement, certains parents s’opposent à cette mesure.
Gulnara Karybekova, qui a une fille à l’école à Bishkek, est d’avis que les tissus dans lesquels sont cousus les uniformes scolaires ne sont pas adaptés à la morphologie des élèves, pour cette raison elle refuse que sa fille en porte un :
- « Je ne dirai pas le nom de l’école, mais ils ont exigé que mon fils qui est en première ait un uniforme. Mais autant le tissus, que la coupe de ces uniformes me déplaisent. Premièrement, c’est un tissu synthétique, ce qui est mauvais pour la santé des enfants. En plus de quoi mon fils a une peau sensible, et développe des allergies aux tissus qui ne lui conviennent pas. Deuxièmement, les doublures intérieures sont cousues à partir de tissus de basse qualité, qui s’usent trop vite, et donnent l’air d’épouvantail aux enfants. Voilà pourquoi j’ai refusé cet uniforme. Je préfère pour la même somme, ou même si cela doit être plus cher, acheter à mon fils des vêtements cousus dans des tissus à partir de fibres naturelles. »
Certains parents disent aussi leur mécontentement au sujet de cet uniforme unique dont le prix est supérieur à ceux du bazar.
La majorité des écoles ne sont pas encore passée à l’uniforme unique, cependant elles exigent de leurs élèves qu’ils assistent aux cours vêtus de pantalons ou de jupes noirs ainsi que d’une chemise blanche. Pour les filles le port du pantalon est interdit tout au long du mois de septembre, et pour la coiffure ne sont autorisés que les élastiques de couleur blanche, explique Svetlana Tulkieva professeur en première classe à l’école secondaire numéro 59 de Bishkek.
- « En règle générale, l’uniforme unique permet d’atténuer les différences entre élèves. Les élèves ne se divisent plus entre ceux qui ont un bon ou un mauvais niveau de vie. Parce que dans le cas contraire les enfants sont soumis à pression, se divisent et de nombreux sujets de discension se font jour entre eux. Tout cela porte un effet négatif sur la tenue de l’enseignement. Pour cette raison, même si notre école n’applique pas encore le régime de l’uniforme unique dans toutes les classes, de la première à la dernière année de cours nous exigeons des élèves qu’ils viennent en chemise blanche et en jupe noire pour les filles, en pantalon noir pour les garçons. Les filles ne sont autorisées à porter le pantalon que lorsque les températures viennent à baisser. »
Il est connu de tous, que les dépenses scolaires ne s’arrêtent pas avec la préparation des enfants pour la rentrée, par l’achat de vêtements et de matériel scolaire. Ormis les frais d’inscription dans un établissement, avec tout au long de l’année le paiement mensualisé de participation aux finances de l’école, puis à la fin de l’année la participation aux frais de réparation, les redevances pour l’utilisation des manuels scolaires, les compléments de salaire que l’on paye aux personnel d’entretien, de sécurité ainsi qu’au personnel enseignant et autres la liste des frais à la charge des familles est encore bien longue. Cependant, nous reviendrons ultérieurement sur l’ensemble de ces sujets.

Radio Azattyk «Мектепке даярдыктын баасы » (traduction du Kirghiz)

17 septembre 2009

A deux pas du lac atomique le village de Sarjal, privé d’eau potable, se meurt


Dans une région du Kazakhstan, il reste comme témoignage des projets pour une « énergie atomique pacifique » conduit à l’époque soviétique un lac atomique. Les habitants du village de Sarjal, qui vivent à proximité du lac, affirme quant à eux n’avoir aucun accès à une eau potable propre.

  • UNE RADIOACTIVITE 50 FOIS SUPERIEURE A LA NORMALE
Si vous ouvrez une encyclopédie de l’époque soviétique, vous pourrez y lire, que parmi les objectifs poursuivis par les scientifiques en charge des programmes nucléaires, figurait la constitution de réservoirs d’eau à destination de projets d’irrigation pour l’agriculture dans les zones particulièrement arides. Suite aux très nombreux essais d’armes nucléaires dans la région de Semeï, la terre reste marquée de profondes cicatrices, gouffres béants, montagnes écroulées et d’un lac atomique.
D’après les informations rendues disponibles par l’institut de prévention des risques nucléaires et de l’écologie, le 15 janvier 1965 les autorités firent procéder à une explosion souterraine d’une amplitude de 140 kilotonnes. Suite à cette expérimentation se forma un gouffre d’une profondeur excédant 100 mètres et d’une périphérie de 400 mètres. L’amplitude de cette explosion est de 9 fois supérieure à celle de la bombe lâchée en 1945 sur Hiroshima. Par ailleurs, l’explosion ayant été effectué à la confluence des rivières Shaghan et Ashysu, dés le printemps de cette année 1965, les eaux qui s’y déversaient remplir le gouffre, et le lac atomique apparut.
Les différents films réalisés par les soviétiques au sujet du polygone d’essais nucléaires de Semeï nous apprennent ceci : Des prélèvements d’eau eurent continuellement lieu sur toute la périphérie du nouveaux réservoir, et ce à différentes époques ; les résultats des tests ensuite poursuivis mettaient en exergue l’absence de risque pour la santé humaine des eaux du réservoir et la possibilité de leur utilisation pour l’irrigation et l’abreuvement du bétail.
Cependant, d’après Sergueï Loukachenko directeur de l’institut de prévention des risques nucléaires et d’écologie, les résultats de tests réalisés récemment sur une courte période ont permis de mettre en évidence l’existence de zones contaminées par les radiations. La région du lac atomique en fait bien sûr partie.
Comme il est fait figuré dans les matériaux de recherches portant sur le polygone d’essai de Semeï, que l’institut a publié en 2008 dans des revues de vulgarisation scientifique, il a pu être mis en évidence lors d’études sur les milieux aquatiques dans les environs du polygone que la rivière Shaghan étaient entièrement contaminées par les résidus des essais nucléaires.

  • LE VILLAGE DE SARJAL
Le village de Sarjal se trouve à proximité du lac atomique, la centaine d’habitant qui y demeure survit dans une très grande précarité. Pour ne pas parler du reste, le village est privé d’eau potable.
Shamil Omarkhanov habitant du village au journaliste d’Azattyk :
— « Quand on allume la télé, on nous parle sans arrêt de la nouvelle installation de conduites d’eau potable dans telle ou telle localité. Et personne n’a rien à faire de nous qui vivons sur le polygone. De savoir si c’est de l’eau que l’on boit ou bien du poison ? »
Les habitants de Sarjal estiment que les eaux du lac parviennent également à contaminer les eaux des nappes phréatiques. D’après Aïken Akimbekov, habitant du village, lorsque le vent souffle en provenance du lac, l’air est empesté au point de ne plus être respirable. Quant à l’eau du lac elle est impropre à la consommation :
— « Boire l’eau, voir même respiré l’air de ce lac est impossible. L’air puant qui nous vient du côté du lac vous fait tourner la tête. On serait d’accord si l’on nous proposait de quitter ce lieu. Que l’on puisse respirer un air pur le reste de notre vie et le passer dans la joie avec nos enfants. »
40 ans après la formation du lac, le bétail refuse toujours de boire de son eau, et les oiseaux désertent ses rivages. Les habitants du village de Sarjal considèrent que les maladies cardiaques, l’hypertension qui affectent la majorité d’entre eux ainsi que les naissances d’enfants lourdement handicapés ont pour cause les déchets radioactifs que charrie le vent qui souffle en provenance du lac. Si l’on en croie les habitants du village, les autorités kazakhes ne sont d’aucune aide aux populations qui vivent sur le territoire de l’ancien polygone d’essais soviétique.

  • LES POISSONS DU LAC
De nombreux habitants de la région de Semeï n’ont pas oublié à ce jour, les poissons que l’on amenait à la vente fraichement pêchés du lac. A l’époque personne n’aurait pensé qu’avec le poisson c’était les radiations que l’on amenait en ville.
Lidya Andreeva habitante de la ville de Semeï, a fait le récit suivant aux correspondants de radio Azattyk :
— Je connaissais un homme qui est à présent décédé, il vivait à Semeï à l’époque des essais nucléaires, et est même parti travaillé par la suite sur le site de Tchernobyl. Voilà, celui-ci avait l’habitude de plaisanté en disant : « j’ai pris des radiations pour l’équivalent d’une centaine d’années, maintenant plus rien ne me fait peur, et pour en rajouter je prends du poisson radioactif chaque matin pour mon petit déjeuner ». Malheureusement, il est mort de suite d’un cancer de la peau.
D’après ce qu’en disent les habitants du village, successivement à l’apparition du lac dans la steppe de Semeï, de nombreuses personnes non contentes d’en pêcher les poissons, venaient se baigner dans ses eaux et y abreuver leur bétail. Le lac atomique pourtant site d’expérimentation n’a jamais été gardé et ne l’ai toujours pas à ce jour.
Sergueï Loukachenko, directeur de l’institut de prévention des risques nucléaires et de l’écologie, rejette quant à lui toute allégation de risque pour la cité des populations du polygone :
— Le site du polygone ne représente absolument aucun risque pour les habitants du Kazakhstan. Oui, en effet le polygone n’est pas mis sous garde, nous ne disposons pas des finances qui nous le permettrait. Ce étant je souhaite ajouter, qu’il n’y a pas de radiations dangereuses ou bien inoffensives. Tout le problème tient à la perception que l’on se fait du niveau de dangerosité ou d’inoffensivité du phénomène — explique-t-il.

  • PAS D’ARGENT POUR LA SURVEILLANCE DU SITE
Suivant l’avis des experts, des mises en garde ont à ce jour été réalisées à propos de la nocivité du site et des risques pour la santé humaine. Mais, les habitants du village n’en ont cure. Le polygone est devenu pour eux leur principale source de revenus : en creusant le sol, ils en récupèrent les cables restés enterrés qu’ils refourguent ensuite au titre de ferraille usagée.
Janbolat Ghylmanov, vétérans de l’atome de l’URSS, explique ce qui suit au journaliste d’Azattyk dans un interview :
— Ceux qui déterrent ces cables, n’ont pas conscience que se faisaint ils ramènent à la surface les dangereuses particules nucléaires absorbées par le sol. Nous avons porté plusieurs fois des propositions quant à la surveillance de ces sites à l’attention des autorités Kazakhes. Mais, au final il se trouve que tout se résout à une question de finances.

  • SOUS LE NOM DE « DEGELENGIKUM »UNE NOUVELLE PLANTE A FAIT SON APPARITION
D’après les habitants des villages de Degueleng et Sarjal, sous l’effet des essais nucléaires souterrains menés dans la région, on a commencé a y trouvé depuis environs deux ans une nouvelle plante qui était jusqu’alors inconnue des scientifiques.
Cette herbe (dont l’on a su par la suite qu’elle n’est pas vénéneuse) est une nouvelle espèce végétale. Les villageois disent qu’elle n’a été découverte que récemment. Elle entre désormais dans la nomenclature de la flaure du Kazakhstan. En référence à la région où elle pousse, elle est connue sous le nom de « Degelengikum ».
Le site expérimental de « Degeleng » était utilisé pour des essais de moyenne et faible intensité. Comme le montre le résultat d’études et d’observations portant sur plusieurs années, les résidus nucléaires des essais de bombes continuent à se propager par l’intermédiaire de l’eau.
D’après les documents de l’institut de prévention des risques nucléaires, un phénomène de mutation des végétaux de la région est en cours. C’est spécialement le site d’expérimentation de Degeleng qui attire l’attention des experts. Les experts kazakhs explique que l’étude des animaux et végétaux de cette zone permettra de découvrir encore nombre de nouvelles données.

Radio Azattyk «Атом көлі маңындағы ауыз сусыз отырған Саржал ауылы тозып барады » (traduction du Kazakh)