20 septembre 2009

Dans l’état de dénouement des régions la population des campagnes se déplace en masse vers Astana et Almaty


15.09.2009

Kenjaly Ecbergen

Le journal “business week” dans un article récent, écrit qu’au Kazakhstan le niveau d’inégalité entre groupes sociaux riches et ceux dont le niveau de vie est bas va en s’élargissant. De fortes inégalités sociales sont également observables entre grandes villes et régions.

  • LES CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT DES REGIONS KAZAKHES SONT LOURDES DE DIFFICULTES
Dernièrement le journal américain « Business week » a publié un article faisant la revue de la situation sociale au Kazakhstan. Au mois de février dernier, suite à l’inondation des installations minières de Stepnogor dans le nord du pays, la mine qui depuis de longues années n’a pas été l’objet de réparations n’est plus en état d’exploitation, les habitants des alentours ont du souffrir d’être privé d’eau potable pendant une semaine durant.
A l’époque soviétique, des sommes d’une ampleur considérables étaient attribuées par le budget centrale à cette ville, laquelle avait la réputation d’abriter des d’installations minières secrètes, et renfermait en vérité la plus grande usine au monde d’armes biologiques. Ces dernières années, les habitants de cette ville minière connaissent de plus en plus de difficultés à s’en sortir socialement, l’une des raisons de se mal-être est la fermeture des usines métallurgiques locales auprès desquelles une partie de la population trouvait à s’employer. Cependant, ce n’est pas là que réside la principale raison quant à la destruction généralisée des infrastructures tant à Stepnogor, que dans l’ensemble du territoire d’un pays si immense.
Le Kazakhstan, dont la superficie territoriale équivaut à peu de chose près à celle de l’Europe occidentale, n’a commencé que récemment à prendre en main le problème d’un développement équilibré entre ses différentes régions. En effet, un développement économique présentant de grandes disparités de niveau, une population peu nombreuse, de très grandes distances entre les principaux centres d’activité, s’ajoutant à la vétusté des infrastructures restées de l’époque soviétique sont des facteurs qui expliquent que le gouvernement soit au prise avec d’énormes difficultés dues aux déficiences de son système de gouvernance au niveau locale, explique le journal.
Seules les grandes agglomérations telles qu’Astana et Almaty profitent réellement d’un développement notable, pour le meilleur, alors que les régions au cours des dernières années ont failli à développer les initiatives économiques capables d’apporter une contribution conséquente au budget national.
La Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), dans un document daté de l’année 2006, observait qu’il existe des différences grandissantes entre niveaux de vie des riches et des pauvres. De grandes différences sont également observables quant à l’accès aux prestations de services médicaux, aux canalisations et à la distribution d’eau potable, au bénéfice des systèmes centraux de chauffage et autres infrastructures de base.
- « De l’avis des analystes du système, écrit le journal, les racines de ces problèmes tiennent aux imperfections d’un système très centralisé autour du transfert des moyens financiers du centre vers les régions. En fait, il est même impossible d’évaluer les résultats concrets d’un tel système, qui de plus n’est pas transparent. En plus de cela, les transferts de fonds affectés par le budget national sont en majorité beaucoup trop dépendants des prises de décision par les autorités responsables.
L’essentiel des richesses nationales provient des entreprises exploitant les champs gaziers et pétrolifères dans l’ouest du pays, ainsi que les matières premières minérales dans le centre et l’est. Ces compagnies sont tenues de payer des impôts entrant directement dans le budget national, et à ce titre constituent la principale source de recettes du budget national. Quant aux budgets des autorités locales leurs recettes proviennent principalement de l’impôt individuel sur le revenu, et des considérables transferts de fonds à partir du budget national centralisé, ces fonds servent au financement du système de prestations sociales et aux programmes de développement.
Ce système ne donne aux autorités locales qu’une liberté nominale quant à la question de l’allocation de ces fonds à des objectifs, pour cette raison elles sont dans un état de très forte dépendance à l’égard des autorités centrales d’Astana. D’après Janibek Hassan, gestionnaire du programme pour un « budget transparent et responsable » en charge du financement du fonds « Soros », aujourd’hui les budgets locaux dépendent à hauteur de 56% des transferts décidés depuis le centre.

  • L’AVENIR INCERTAIN DES REGIONS
Dans la lutte concurrentielle pour attirer les ressources financières distribuées depuis le budget central, Astana et Almaty conservent une position privilégiée. D’après les informations du ministère des finances, en 2008 Astana a reçu 1,6 milliards de dollar d’aides financières, alors que l’enveloppe totale de ses paiements au même budget n’excède pas les 80 millions de dollars.
Au contraire, Almaty dont la population est 2 fois supérieure à celle d’Astana, et qui possède des infrastructures de plus grande importance ne sera parvenu à percevoir de la part du budget qu’une enveloppe de 750 millions de dollars.
La majorité des habitants des régions a d’ailleurs migré vers ces deux villes. Le résultat en est qu’Almaty a désormais une population de 2 millions d’habitants. D’après les prévisions de l’agence de statistique nationale, en 2010 la population d’Astana atteindra également le million. Si l’on prend cela sous l’angle de la dimension économique et du développement des infrastructures, il faut en convenir que les perspectives n’en seront que plus réduites pour les régions, écrit « business week ».

  • L’ABSENCE DE POUVOIR POPULAIRE
La publication explique que si aucune perspective de développement plus incisif ne se présente pour les régions, la faute en revient au système politique national. La majorité des hauts responsables auprès des autorités locales, qui sont nommés directement par le pouvoir central d’Astana, font preuve d’indifférence quant il en vient à la protection des intérêts de leur région, car ils ne sont responsables que devant les autorités centrales et ne sont pas élus par le peuple.
Les hauts responsables politiques sont tous choisis parmi des personnalités présentant des liens claniques ou d’intérêt avec les membres de l’élite au pouvoir, au surcroît dans bien des cas leur capacité réelle d’organisation s’avère insuffisante, car leur travail n’est pas l’objet d’évaluation en fonction de leur talent. D’après les personnalités critiques du système, les hauts responsables nommés à un poste amènent habituellement avec eux leurs proches et amis personnels, ce qu’ils ont en tête n’est que très rarement le bien commun, mais plutôt l’assouvissement de leur propre avidité. Comme ils ne se soucient d’autre chose que de leur enrichissement personnel, ils font en majorité preuve d’avarice quant aux intérêts des populations locales.
Toghjan Kizatova, membre de l’organisation non gouvernementale « Demos » enregistrée dans la région d’Atyrau, nous explique que : « Si les autorités locales se montraient capable d’utiliser efficacement les fonds budgétaires locaux sans corruption, nous pourrions facilement régler nos problèmes sans avoir recours à l’aide d’un quelconque système de redistribution des ressources depuis le budget national ».
Cependant, tous ne partagent pas cette opinion. « Les fonds budgétaires au niveaux des régions sont partout utilisés avec le discernement qu’il faut. Les projets mis en application au niveau local… les employés des services publics communaux, les infrastructures et le système de santé sont tous liés à une obligation de mener à bien leur travail », affirme Evgueni Aman, membre du parti au pouvoir et député au parlement.
Pour l’instant, la population des régions, qui s’accommode de l’indifférence des autorités, n’a pas eu la détermination de faire connaitre son mécontentement. Les observateurs sont d’avis que « le principal problème tient à la question de savoir comment les représentants du peuple au sein d’autorités locales non élues peuvent témoigner de l’efficacité du travail des organes gouvernementaux locaux ».
Astana et Almaty cette année aussi ont réussi à se voir attribuer des sommes encore très importantes, malgré la diminution des recettes du budget national. Par contre, pour des localités sans envergure telles que Steponogor, en prise à ses problèmes de distribution d’eau, la perspective de voir leurs besoins sociaux fondamentaux satisfaits vient encore de s’étrécir.

Radio Azattyk «Ауыл жұртының Астана мен Алматыға ағылуы - алыс аймақтардың соры» (traduction du Kazakh)

19 septembre 2009

Osh : les étudiants recherchent-ils les connaissances ou bien l’argent?


15.09.2009
Janarbek Akaev

La majorité des étudiants inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur de la ville de Osh, de front avec leurs études s’efforce de gagner l’argent nécessaire au maintien de leurs conditions de vie.
Au cours de ces dernières années, les étudiants plutôt que de se concentrer sur l’essentiel, acquérir des connaissances solides ou bien étudier à un bon prix, préfèrent de loin se faire employer à toutes sortes de postes pendant la période scolaire elle-même. Nazgül, étudiante en 3e année dans l’un des établissements supérieurs de Osh, travaille depuis déjà deux ans comme serveuse dans un café de la ville. Elle ne reçoit de ses parents que le minimum nécessaire à son alimentation, et pourvoient elle-même à ses dépenses quotidiennes.
- « Les cours durent jusqu’à midi, et l’après midi je travaille jusqu’à 19 heures le soir. Après la fatigue du travail, les cours je les prépare un peu le soir. Il y a beaucoup de revers à travailler pendant ses études, c’est dur pour nous, au café les clients viennent nombreux la nuit, on est obligé de laissé tomber un cours pour se rendre au travail. La moitié des étudiants dans notre groupe travaille. Ceux qui travaillent de nuit ont bien du mal à venir aux cours dans la matinée. »
Cependant Nazgül, en raison de son travail, ne peut pas non plus aller sur internet ou en bibliothèque. Enfin au moment des sessions d’examens d’hiver et d’été, faute de temps de préparation elle obtient des professeurs qu’ils lui mettent une note contre une partie de son salaire :
- « Quand je lui dis que je ne suis pas prête à cause du travail, la prof me dit alors de lui donner de l’argent. Grâce à l’argent j’arrive à passer les examens, mais je regrette de ne pouvoir allez en cours et d’avoir des insuffisances dans l’apprentissage des langues. »
A Osh des étudiants qui comme Nazgül plutôt que d’étudier se retrouvent forcés de travailler se comptent par centaine. Les médecins expliquent que le fait pour de jeunes étudiants de se lancer dans la vie active en même temps que de suivre des études, est cause d’effets indésirables pour leur santé et leur réussite scolaire. Akchach Joldocheva nous expliquent quels peuvent être ces effets :
- « Bien sûr, il y a des aspects négatifs. Parce que la condition psychologique et physiologique de la personne porte une influence directe sur sa santé. Par exemple, les étudiants qui sont de tempérament plutôt colérique s’efforcent toujours de réussir. Alors que ceux qui sont de type flegmatique ou mélancolique se découragent vite, et n’atteignent pas les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Ils ont des difficultés et finissent par échouer à leurs cours. »
Samat, qui en plus de ses études travaille dans une agence de publicité, fait parti de ces étudiants qui considèrent le travail plus important que les études :
- « Il reste difficile de trouver une place avec ce qu’on nous enseigne. Au regard de nos conditions de vie il est préférable de travailler, je pense. Avec le travail on n’a pas notre compte avec les études, avec le sommeil, mais les finances c’est obligé. »
D’après Samat, la majorité de ses amis considèrent leur travail comme prioritaire sur leurs études. Par exemple, dans leur groupe la moitié d’une classe de vingt étudiants travaillent en ville, et dans chaque classe on peut trouver de deux à trois étudiants, qui travaillent en Russie. Cependant, les analystes sont d’avis que ces derniers temps, la croyance chez la majorité des étudiants qu’il est possible d’obtenir un diplôme que l’on vienne ou pas en cours s’est fortement généralisée.

Radio Azattyk «Ош: Студентке билим керекпи же акчабы?» (traduction du Kirghiz)

Les observateurs estiment nécessaire de réformer le droit pénal kazakhstanais pour répondre aux exigences internationales

07.05.2009
Manchük Assautaï

Le problème de la simplification de la procédure d’instruction pénale est devenu objet de l’attention de nombreux analystes, et certains juristes sont d’avis que des restrictions supplémentaires aux droits de la défense pourraient être à craindre.
Plusieurs modifications et corrections du code de procédure pénale kazakh sont envisagées, qui concernent l’allègement de l’instruction. La direction prise est celle de l’ouverture plus rapide des cas de délits, une solution largement préconisée à ce jour.
Selon les explications du ministère des affaires intérieures, le texte en préparation donnerait la possibilité de traduire en justice dans un délai de 10 jours les délits de moyenne importance, et de rendre plus rapidement les décisions de justice. Cependant des juristes indépendants sont d’avis que ce document limite la liberté constitutionnelle des individus incriminés dans de tels délits.
Les observateurs expliquent que la réforme est rendue nécessaire depuis que le Kazakhstan, dans la perspective de son accession en 2010 à la présidence de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe(OSCE), a apposé sa signature et ratifié certains protocoles internationaux et en est donc tenu de mettre en conformité un certain nombre de textes de loi nationale avec les standards internationaux. La réforme des textes de droit pénal est en tout premier lieu concernée.
Dans cette perspective, depuis la fin de 2008 un projet de loi portant sur plusieurs transformations et corrections du code de procédure pénale est en observation, ce texte irait notamment en faveur d’allègements de la procédure d’instruction.
D’après les explications des spécialistes l’objectif principal de ce projet est la simplification de l’instruction pénale. D’après Aleksander Savankov, vice ministre de l’intérieur, l’aspect le plus relevant de ce texte tient à la volonté de raccourcir la durée s’écoulant entre la commission des faits délictueux et la décision de justice.
D’après ses propres mots, les allègements de procédure dont il serait question concerneraient les actes de nature délictuelle, qui sont de nos jours de plus en plus fréquents.
- « Par exemple, admettons qu’il y ait un vol à la tire, que le coupable soit arrêter en flagrant délit, et que des témoins se présentent directement. Si l’inculpé se reconnaît coupable, quel besoin y a-t-il alors de mettre en route la procédure d’instruction applicable au pénale ? » Explique-t-il.
D’après ce que nous en dit le vice ministre, c’est exactement dans des cas de cette espèce qu’il est possible de renvoyer l’affaire devant la justice dans un délai de 10 jours. Cependant, certains juristes sont d’avis pour dire que ce texte constitue une limitation des droits constitutionnels des citoyens.
Par exemple, d’après Anuar Tügel membre de l’ordre des avocats plutôt que les droits et la liberté des citoyens, ce sont les intérêts du ministère de l’intérieur qui prévalent dans ce texte.
- « Dans ce projet de loi, il semble que les auteurs aient oublié les droits de la défense au pénal. De manière générale toute tentative visant à l’allègement ou à la simplification de la procédure porte tord à l’obligation de garantir la liberté des citoyens. Parce qu’au procès pénal, c’est des droits et de la liberté humaine qu’il s’agit. Le citoyen doit pouvoir lors de la procédure prendre connaissance des accusations contre sa propre personne, et faire valoir son opinion ou bien son désaccord à ce sujet. En fait si une telle procédure n’a pas lieu, c’est automatiquement l’ensemble des droits de nos citoyens que l’on piétine. C’est pourquoi à mon avis, ce texte entre en violation des droits de la défense au procès pénal, » explique Anuar Tügel.
Pour Igor Rogov président du conseil constitutionnel, il est encore trop tôt pour dire si ce texte va à l’encontre les droits constitutionnels des citoyens.
En effet, ce projet de loi n’en est encore qu’à l’état de brouillon. C'est-à-dire que loin de ne viser qu’à l’allègement de questions tenant à la tenue de l’instruction pénale, ce texte a le mérite d’embrasser des dispositions portant allègement de l’ensemble des aspects du procès pénal.
- « Ce projet de loi encore en étude ainsi que d’autres textes semblables doivent s’accompagner d’une bonne compréhension conceptuelle du problème. Il ne faut pas se limiter au seul problème de la simplification de l’instruction, et garder à l’esprit les droits constitutionnels de la défense. » Dit-il.

Radio Azattyk «Бақылаушылар Қазақстанның қылмыстық заңнамасын халықаралық талапқа сай реформалау қажеттігін айтады» (traduction du Kazakh)

18 septembre 2009

Osh, corruption dans les jardins d’enfant


Sans pot de vin, les portes des jardins d’enfant restent fermées pour les plus petits

16.09.2009

Janarbek Akaev

Dans la ville d’Osh deux employés d’un jardin d’enfant sont en état d’arrestation et une instruction pour délit est ouverte à leur encontre pour avoir exigé de la part des parents de l’argent au moment de l’accueil des enfants dans l’établissement.
Le service de presse de la police financière de la région a tout d’abords révélé les faits. Les organismes non gouvernementaux de protection de l’enfance de la ville d’Osh ont dernièrement également fait savoir que placer leurs enfants en jardin d’enfant était devenu une véritable source d’inquiétude pour les parents. Les parents de leur côté ne cachent pas que pour obtenir le placement de leurs enfants dans l’institution incriminée, ils avaient du payer ce service aux employés en espèce ou sous forme de dons de valeurs.
Dans la ville d’Osh où vivrait aujourd’hui environ un demi-million de personnes, il n’y a en tout et pour tout que 28 jardins d’enfant. C’est probablement pour cette raison que les parents se plaignent de ce que placer son enfant en jardin d’enfant soit devenu une énorme source de problèmes. « Si seulement vous refusez de vous adresser directement au personnel et de payer en espèce ou bien d’acheter tel ou tel appareil, les portes du jardin d’enfant se ferment alors pour votre enfant », expliquent les parents.
Sapargul Jalieva a été elle-même forcée de payer un pot de vin pour faire entrer ses enfants au jardin d’enfant. D’après elle, chaque établissement a ses propres prix pour accepter les enfants. Combien faut-il payer, ou bien quel appareil est-il nécessaire de donner les employés des jardins d’enfant le disent ouvertement aux parents, raconte Sapargul :
- « Si vous allez sur place, vous pouvez être certain qu’on vous répondra qu’il n’y a pas de places disponibles. Mais il reste toujours possible de faire garder votre enfant contre de l’argent. Même s’il y a effectivement de la place disponible le fait de demander des faveurs aux parents est devenu une habitude. J’ai placé mes deux enfants en jardin d’enfant, pour le premier j’ai offert un grand bocal de marinades, pour le second il m’a fallu payer 2000 soms. Chaque endroit a ses propres prix. Les responsables vous le disent sans détour ou bien vous payer, ou bien il faut leur offrir quelque chose de valeur. »
Quant aux employés des jardins d’enfant, ils expliquent que 28 institutions pour la seule ville de Osh est décidemment vraiment peu. Pour cette raison, ils se retrouvent forcés d’accepter beaucoup plus d’enfants que le nombre initialement défini. Cependant, ces employés se dédouanent au moyen de divers prétextes de l’accusation de corruption, qu’ils jugent infondée :
- « Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que de telles pratiques ont lieu. Si cela a pu être vrai pour financer des réparations, ce n’est désormais plus le cas. Les jardins d’enfant sont également sous pression. Par exemple, alors qu’il faudrait avoir 20 enfants dans chaque groupe, nous en avons de trente à cinquante et même jusqu’à soixante.
Le fond caritatif « Blagodat » de protection des droits de l’enfance de la ville de Osh, s’est longtemps agité pour dénoncer la situation selon laquelle ces dernières années la pratique de toucher des pots de vin lors de l’accueil en école ou jardin d’enfant prospère également dans les cliniques pour les naissances.
Le juriste de ce fond, Ravchan Najibaev raconte l’inaction des organes chargés de la lutte contre les faits de non-respect des droits ou de corruption devenus pratique courante dans la région.
- « Les forces de l’ordre devraient lancer une enquête couvrant des cliniques jusqu’aux jardins d’enfant et aux écoles. La majorité des parents viennent se plaindre à nous de la corruption. Je ne peux pas dire qu’il n’y est pas d’école qui se mêlent de corruption. Mais ce qui se cache derrière tout cela est très alarmant, la corruption prospère, est-il normal que les parents aient à se décarcasser pour trouver deux ou trois milles soms pour le jardin d’enfant ? Dans de telles conditions les enfants pourraient aussi bien cesser d’aller à l’école.»
D’après ce que nous en apprend Najibaev, la corruption qui devient au Kirghizstan à un spectacle quotidien, a rapidement pris racine dans les écoles secondaires et les jardins d’enfant. D’après les experts, il n’est aujourd’hui pas possible au Kirghizstan d’avoir accès à une éducation sans corruption depuis la naissance, en passant par les jardins d’enfant, les écoles secondaires et les établissements d’enseignement supérieur jusqu’à l’âge adulte. Cependant les autorités Kirghiz expliquent être entrées dans une lutte ininterrompue et effective contre la corruption.

Radio Azattyk «Ош: Бала-бакчадагы коррупция…» (traduction du Kirghiz)

Les prix de la nouvelle rentrée des classes au Kirghizstan


29.08.2009

Yrysbaï Abdyraïmov, Zamira Kojobaeva

Aujourd’hui dans le cadre de notre rubrique «le bazar et les hommes» nous aborderons le sujet des prix des uniformes pour les élèves, ainsi que ceux du matériel scolaire.
Voilà, ainsi que les vacances d’été se terminent, et une nouvelle année scolaire commence. C’est pour les parents le début d’une période où il leur faudra acheter pour leurs enfants de nouveaux vêtements et tout le matériel scolaire incluant jusqu’aux manuels scolaires, car ceux-ci dans quelques jours franchiront à nouveau le seuil de leur école.
La majorité des parents, très pris par les préparatifs de cette rentré, occupés à faire le tour des bazars et autres boutiques, nous ont confié que cette année les prix ovaient considérablement augmenté. Et maintenant, de leur côté les commerçants tirent prétexte pour cela de la hausse continue des cours du dollar américain. D’après Maral, que nous avons rencontrée sur le bazar « Dordoï » à Bishkek, où elle vend au détail jupes noires et kaftans blancs que portent les petites filles à l’école, les uniformes ont beau être cousu sur place au Kirghizstan dans des ateliers de couture locaux, les tissus bruts que l’on utilise sont importés de l’étranger. C’est la raison pour laquelle, de toute les façons la hausse du cour du dollar ne peut rester sans influence sur les prix.
Pour tout dire le cours du dollar, l’année dernière, était inférieur de 10 soms à ce qu’il est actuellement. En effet, au 23 août de l’année passée la banque nationale affichait dans ses indicateurs un taux de change de 1 dollar pour 34,75 soms, quand les taux actuels sont de 1 dollar pour 44 soms.
Pour ne pas trop nous éloigner du thème de discussion et en revenir aux préparatifs de la rentrée, aujourd’hui les prix au bazar d’une chemise blanche que portent les élèves, filles comme garçons, commencent à partir de 250 soms. Jupes et pantalons se vendent également au même prix. Evidemment, les prix fluctuent aussi beaucoup en fonction de la qualité des produits. Les chaussures et vêtements de sport que portent les élèves aux cours d’éducation physique se trouvent à des prix dépassant 500 soms. Pour aller à l’école, il faut également se procurer hormis uniformes et vêtements de sport tout le matériel scolaire de l’élève. A ce propos, un simple cahier de 12 pages peut s’acheter à partir de 3 soms. Les prix des cahiers varient encore en fonction de la qualité du papier, de la région d’importation qu’il s’agisse de la Russie ou bien d’autres pays étrangers. Les stylos s’achètent à partir de 3 soms, les boîtes de 6 crayons à dessin à partir de 12 soms, et les albums à partir de 15 soms. Si l’on devait ajouter aux cahiers et livres le prix des papiers de couleur, des boîtes de peinture, et autres objets nous n’en finirions plus. A notre époque, le nombre de livres de cours disponibles est bien souvent insuffisant dans les écoles, et il faut aux parents se les procurer sur le bazar. Le prix des livres d’école d’occasion sur le bazar est supérieur à 250 soms, et dépasse 500 soms pour de nouveaux livres.

  • LES PRIX A JALAL-ABAD
Dans l’oblast de Jalal-Abad le coût total des préparatifs de la rentrée afin d’habiller un écolier de la tête aux pieds, et de lui acheter livres et cahiers tiennent dans une fourchette entre 2500 et 5000 soms. Les parents qui ont répondus à nos questions, expliquent que cette somme ne comprend néanmoins pas les coûts concernant l’achat des vêtements de sport, sous-vêtements, chapeaux et livres.
Les parents de la petite Aziza ont acheté à Bishkek hormis son uniforme l’ensemble des vêtements dont son petit frère a besoin pour entrer en 3e classe à Aksy.
- « Parce qu’en comparaison avec ce qui se fait dans notre région, il y a sur les bazars de la capitale une plus grande capacité de choix quant à la qualité des vêtements. De même les prix à Bishkek sont également inférieurs à ceux pratiqués sur le bazar de Jalal-Abad. Il n’est pas évident pour les habitants des villages d’avoir à dépenser une trop grande somme d’argent pour les vêtements de leurs enfants. »
D’après les dires de Chyrmash Dooronov, à la tête des services d’éducation de la ville de Jalal-Abad, il n’y a pas de problème dans les écoles de la ville quant au remplissage des effectifs enseignants. Aussi s’agissant des écoles où l’enseignement est dispensé en langue kirghize, les livres sont dans plus de 90% des cas fournis par l’établissement.
- « En fait les problèmes tiennent principalement au manque de manuels scolaires dans les écoles russes et ouzbèkes. Bien qu’il y ait eu plusieurs millions de soms investis pour le tirage des nouveaux manuels adaptés aux programmes scolaires, en pratique on s’aperçoit que les besoins réels sont de 3 à 4 fois supérieurs à cela. Les manuels sont en principe donnés gratuitement aux élèves, mais les manuels manquant ce sont les parents qui les achètent sur le bazar. On ne peut pas imposer à tous les élèves le port de l’uniforme. La tenue vestimentaire dépend de ce que veulent porter garçons et filles, - explique Chyrmash Dooronov. »
Elmira Mavlyanova habitante de la ville a un fils qui va à l’école. Elle lui a acheté les vêtements nécessaires. Les manuels sont fournis par l’école, les enfants doivent pour cela payer une redevance de 40 soms.

  • L’UNIFORME SCOLAIRE UNIQUE RENDU OBLIGATOIRE ?
Depuis l’année dernière le ministère de l’éducation poursuit ses efforts en faveur du port d’un uniforme scolaire unique pour toutes les écoles générales. C’est ainsi conformément aux indications du ministère, que l’année dernière l’uniforme unique a été rendu obligatoire pour les classes de première année. Cette année, certaines écoles sont parvenus a implanté le port de l’uniforme unique pour les étudiants de 5e, 6e, 7e, 8e et 9e classes. Cependant ces écoles restent en petit nombre. En général, bien que le port de l’uniforme unique soit un choix visant à atténuer les différences d’ordre social entre étudiants, et à influencer de manière positive sur le moral des élèves et les conditions d’enseignement, certains parents s’opposent à cette mesure.
Gulnara Karybekova, qui a une fille à l’école à Bishkek, est d’avis que les tissus dans lesquels sont cousus les uniformes scolaires ne sont pas adaptés à la morphologie des élèves, pour cette raison elle refuse que sa fille en porte un :
- « Je ne dirai pas le nom de l’école, mais ils ont exigé que mon fils qui est en première ait un uniforme. Mais autant le tissus, que la coupe de ces uniformes me déplaisent. Premièrement, c’est un tissu synthétique, ce qui est mauvais pour la santé des enfants. En plus de quoi mon fils a une peau sensible, et développe des allergies aux tissus qui ne lui conviennent pas. Deuxièmement, les doublures intérieures sont cousues à partir de tissus de basse qualité, qui s’usent trop vite, et donnent l’air d’épouvantail aux enfants. Voilà pourquoi j’ai refusé cet uniforme. Je préfère pour la même somme, ou même si cela doit être plus cher, acheter à mon fils des vêtements cousus dans des tissus à partir de fibres naturelles. »
Certains parents disent aussi leur mécontentement au sujet de cet uniforme unique dont le prix est supérieur à ceux du bazar.
La majorité des écoles ne sont pas encore passée à l’uniforme unique, cependant elles exigent de leurs élèves qu’ils assistent aux cours vêtus de pantalons ou de jupes noirs ainsi que d’une chemise blanche. Pour les filles le port du pantalon est interdit tout au long du mois de septembre, et pour la coiffure ne sont autorisés que les élastiques de couleur blanche, explique Svetlana Tulkieva professeur en première classe à l’école secondaire numéro 59 de Bishkek.
- « En règle générale, l’uniforme unique permet d’atténuer les différences entre élèves. Les élèves ne se divisent plus entre ceux qui ont un bon ou un mauvais niveau de vie. Parce que dans le cas contraire les enfants sont soumis à pression, se divisent et de nombreux sujets de discension se font jour entre eux. Tout cela porte un effet négatif sur la tenue de l’enseignement. Pour cette raison, même si notre école n’applique pas encore le régime de l’uniforme unique dans toutes les classes, de la première à la dernière année de cours nous exigeons des élèves qu’ils viennent en chemise blanche et en jupe noire pour les filles, en pantalon noir pour les garçons. Les filles ne sont autorisées à porter le pantalon que lorsque les températures viennent à baisser. »
Il est connu de tous, que les dépenses scolaires ne s’arrêtent pas avec la préparation des enfants pour la rentrée, par l’achat de vêtements et de matériel scolaire. Ormis les frais d’inscription dans un établissement, avec tout au long de l’année le paiement mensualisé de participation aux finances de l’école, puis à la fin de l’année la participation aux frais de réparation, les redevances pour l’utilisation des manuels scolaires, les compléments de salaire que l’on paye aux personnel d’entretien, de sécurité ainsi qu’au personnel enseignant et autres la liste des frais à la charge des familles est encore bien longue. Cependant, nous reviendrons ultérieurement sur l’ensemble de ces sujets.

Radio Azattyk «Мектепке даярдыктын баасы » (traduction du Kirghiz)