18 septembre 2009

Osh, corruption dans les jardins d’enfant


Sans pot de vin, les portes des jardins d’enfant restent fermées pour les plus petits

16.09.2009

Janarbek Akaev

Dans la ville d’Osh deux employés d’un jardin d’enfant sont en état d’arrestation et une instruction pour délit est ouverte à leur encontre pour avoir exigé de la part des parents de l’argent au moment de l’accueil des enfants dans l’établissement.
Le service de presse de la police financière de la région a tout d’abords révélé les faits. Les organismes non gouvernementaux de protection de l’enfance de la ville d’Osh ont dernièrement également fait savoir que placer leurs enfants en jardin d’enfant était devenu une véritable source d’inquiétude pour les parents. Les parents de leur côté ne cachent pas que pour obtenir le placement de leurs enfants dans l’institution incriminée, ils avaient du payer ce service aux employés en espèce ou sous forme de dons de valeurs.
Dans la ville d’Osh où vivrait aujourd’hui environ un demi-million de personnes, il n’y a en tout et pour tout que 28 jardins d’enfant. C’est probablement pour cette raison que les parents se plaignent de ce que placer son enfant en jardin d’enfant soit devenu une énorme source de problèmes. « Si seulement vous refusez de vous adresser directement au personnel et de payer en espèce ou bien d’acheter tel ou tel appareil, les portes du jardin d’enfant se ferment alors pour votre enfant », expliquent les parents.
Sapargul Jalieva a été elle-même forcée de payer un pot de vin pour faire entrer ses enfants au jardin d’enfant. D’après elle, chaque établissement a ses propres prix pour accepter les enfants. Combien faut-il payer, ou bien quel appareil est-il nécessaire de donner les employés des jardins d’enfant le disent ouvertement aux parents, raconte Sapargul :
- « Si vous allez sur place, vous pouvez être certain qu’on vous répondra qu’il n’y a pas de places disponibles. Mais il reste toujours possible de faire garder votre enfant contre de l’argent. Même s’il y a effectivement de la place disponible le fait de demander des faveurs aux parents est devenu une habitude. J’ai placé mes deux enfants en jardin d’enfant, pour le premier j’ai offert un grand bocal de marinades, pour le second il m’a fallu payer 2000 soms. Chaque endroit a ses propres prix. Les responsables vous le disent sans détour ou bien vous payer, ou bien il faut leur offrir quelque chose de valeur. »
Quant aux employés des jardins d’enfant, ils expliquent que 28 institutions pour la seule ville de Osh est décidemment vraiment peu. Pour cette raison, ils se retrouvent forcés d’accepter beaucoup plus d’enfants que le nombre initialement défini. Cependant, ces employés se dédouanent au moyen de divers prétextes de l’accusation de corruption, qu’ils jugent infondée :
- « Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que de telles pratiques ont lieu. Si cela a pu être vrai pour financer des réparations, ce n’est désormais plus le cas. Les jardins d’enfant sont également sous pression. Par exemple, alors qu’il faudrait avoir 20 enfants dans chaque groupe, nous en avons de trente à cinquante et même jusqu’à soixante.
Le fond caritatif « Blagodat » de protection des droits de l’enfance de la ville de Osh, s’est longtemps agité pour dénoncer la situation selon laquelle ces dernières années la pratique de toucher des pots de vin lors de l’accueil en école ou jardin d’enfant prospère également dans les cliniques pour les naissances.
Le juriste de ce fond, Ravchan Najibaev raconte l’inaction des organes chargés de la lutte contre les faits de non-respect des droits ou de corruption devenus pratique courante dans la région.
- « Les forces de l’ordre devraient lancer une enquête couvrant des cliniques jusqu’aux jardins d’enfant et aux écoles. La majorité des parents viennent se plaindre à nous de la corruption. Je ne peux pas dire qu’il n’y est pas d’école qui se mêlent de corruption. Mais ce qui se cache derrière tout cela est très alarmant, la corruption prospère, est-il normal que les parents aient à se décarcasser pour trouver deux ou trois milles soms pour le jardin d’enfant ? Dans de telles conditions les enfants pourraient aussi bien cesser d’aller à l’école.»
D’après ce que nous en apprend Najibaev, la corruption qui devient au Kirghizstan à un spectacle quotidien, a rapidement pris racine dans les écoles secondaires et les jardins d’enfant. D’après les experts, il n’est aujourd’hui pas possible au Kirghizstan d’avoir accès à une éducation sans corruption depuis la naissance, en passant par les jardins d’enfant, les écoles secondaires et les établissements d’enseignement supérieur jusqu’à l’âge adulte. Cependant les autorités Kirghiz expliquent être entrées dans une lutte ininterrompue et effective contre la corruption.

Radio Azattyk «Ош: Бала-бакчадагы коррупция…» (traduction du Kirghiz)

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